On est quand?

Mes errances sont bien plus dans la dimension temps que dans l’espace (où?). Je sais bien à chaque instant dire où je me trouve si on me pose la question même si mes déplacements sont parfois étranges.

Par contre, j’ai un problème sérieux avec le temps. Il se compresse et se décompresse. Une minute peut me paraître des heures et des heures peuvent me paraître une minute.

Alors comment on fait pour se rééduquer quand on a perdu cette notion du "quand" ?

 Je mets une montre. Reste à trouver le réflexe de la regarder. Ça parait tout bête mais je n’en avais pas besoin quand j’étais au Sénégal.

J’essaie de retrouver un rythme « classique » à une journée. Vous savez : dormir suffisamment, se lever, manger trois repas par jour et tout ça. Et la sieste bien sûr.

Quand je suis dans un endroit public et que je dois attendre, j’observe comment font les gens autour de moi. Certains me donnent l’idée de regarder mon portable, d’autres de fumer une clop.  Les enfants sont très forts pour me faire patienter vu qu’ils sont souvent impatients. Je regarde comment se débrouille le parent avec lui et j’essaie de copier. S’il a faim et qu’on lui donne un biscuit, je réfléchis si moi aussi j’ai faim et si j’ai des dragibus ou autres douceurs dans la poche. Si le parent chante, je tends l’oreille et profite de la berceuse. Et cætera.

Et parfois, c’est l’inverse, en une seconde, 2 heures sont passées. Généralement, c’est lorsque j’ai réussi à mobiliser mon attention sur une tâche passionnante ou méditative. Regarder le plafond avec de la musique, ça aide aussi à reconnecter les neurones.